La littérature

 

 

La lectrice de jean honore fragonardaa

"La lectrice" de Fragonard

 

 

La poésie

 

D'abord l'art de l’oralité

La poésie est un genre littéraire très ancien aux formes variées, écrites généralement en vers, mais qui admet aussi la prose. Sa définition se révèle difficile, et varie selon les époques, au point que chaque siècle peut lui trouver une fonction et une expression différente.

Dans l’Antiquité grecque toute expression littéraire est qualifiée de poétique, qu’il s’agisse de l’art oratoire, du chant ou du théâtre. Les philosophes grecs cherchent à affiner la définition de la poésie et Aristote identifie trois genres poétiques : la poésie épique, la poésie comique et la poésie dramatique. L’utilisation du vers s’imposera comme la première caractéristique de la poésie, la différenciant ainsi de la prose, chargée de l’expression commune que l’on qualifiera de prosaïque.

La poésie s'est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques, les civilisations, les aires culturelles et les individus. On peut par exemple distinguer le poète artiste soucieux d'abord de beauté formelle, le poète lyrique qui cultive le chant de l'âme, le poète prophète et découvreur du monde ou le poète engagé.

La poésie a été marquée par l’oralité et la musicalité dès ses origines puisque la recherche de rythmes particuliers, comme l’utilisation des vers, des strophes et des effets sonores, comme les rimes, avait une fonction mnémotechnique pour la transmission orale primitive. L’essentiel demeure la prise de conscience de la créativité et de la beauté de la langue, à commencer par une langue que l’on déclame et que l’on écoute.

En France, cette tradition orale qui remonte aux trouvères et aux troubadours prédispose le texte poétique à être entendu plutôt qu’abordé par la lecture silencieuse.

 

Des trouvères au romantisme

Aux trouvères et troubadours succèdent un vaste mouvement culturel qui sera appelé « La Renaissance ».  Durant cette période qui démarre en Italie à la fin du XIVe siècle et qui gagne le reste de l’Europe au cours du XVe siècle, on abandonne les valeurs médiévales liées à la féodalité et on tente de faire renaître les valeurs de l’Antiquité dans la civilisation européenne.

Puis nait le baroque qui valorise l'imagination, la fantaisie, l'invention et la recherche des contrastes. Son but est d'éblouir, de provoquer la surprise par l'abondance des moyens esthétiques mis en œuvre. Chez Théodore Agrippa d'Aubigné, Tristan L'Hermite ou Vincent Voiture, la poésie prend une allure plus grave où c'est la vie elle-même qui apparaît mouvante : l'amour est éphémère, le bonheur n'est rien d'autre qu'une illusion et l'existence devient une suite de métamorphoses où la réalité n'a désormais pas plus de poids qu'un souffle.

Vient ensuite la Pléiade, un mouvement littéraire dont le souci est de faire reculer l’ignorance. En 1549, Joachim Du Bellay publie « Défense et illustration de la langue française » que l’on considère comme le manifeste des idées de la Pléiade. Son contenu vise à mener une réflexion sur les moyens d’enrichir la langue et la littérature française notamment par la redécouverte de la culture antique, de ses arts et de son savoir. Les membres de la Pléiade imposent l’alexandrin, l’ode et le sonnet comme des formes poétiques majeures et abordent les quatre principaux thèmes de la poésie élégiaque : l’amour, la mort, la fuite du temps et la nature.

Autour de 1795, le courant romantique nait en Angleterre et en Allemagne mais ce n'est que vers 1820 qu’il s'impose en France. À partir de 1827, le romantisme est l'influence dominante de la vie artistique et intellectuelle française, notamment grâce au Cénacle fondé par Hugo et autour duquel se réunissent Lamartine, Musset, Vigny, Nerval. Les romantiques, cherchant à la fois l'originalité et une expressivité aussi directe que possible, ont libéré la poésie jusqu'à inventer le poème en prose.

 

Du Parnasse au Surréalisme

Après la vague du Romantisme, les poètes sont de plus en plus nombreux à sentir les limites des épanchements sentimentaux. De là le goût de plusieurs jeunes poètes pour un art impersonnel, formellement parfait et dont la froideur n'est pas un défaut mais au contraire un gage de beauté. C'est de ce contexte qu'est né le Parnasse. Deux maîtres guident l'école parnassienne : Théophile Gautier qui, du sein même du Romantisme, a été le premier à proclamer les vertus de l'Art pour l'Art, puis Leconte de Lisle qui, en s'inspirant des mythologies de tous les peuples et de toutes les époques, a su enrichir l'univers poétique de nouveaux mots et de nouvelles formes.

Autour de 1870, les avancées de Rimbaud, Verlaine, Mallarmé annoncent le Symbolisme. Défini au sens strict, le symbolisme représente un cercle littéraire assez restreint. Dans le manifeste du mouvement publié en 1886, Jean Moréas proclame que la poésie devrait désormais suggérer plutôt que décrire. Il ajoute que l'usage de mots rares, de métaphores raffinées et de vers impairs permettrait de renouveler la langue poétique. Il ne s'agissait plus de décrire la société telle que chacun peut la voir, mais au contraire d'inventer du neuf, de donner à voir ce que nul auparavant n'avait aperçu.

Plus proche de nous, le surréalisme est un important mouvement de pensée de l'entre-deux-guerres. Le point de départ, en France, est la publication par André Breton, en 1924, du Manifeste du surréalisme. Ce mouvement repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit et sur les valeurs de l’irrationnel, de l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte.

Il reste que bien souvent les textes poétiques qui ont bercé les différentes étapes de notre vie sont ceux qui s’attachent plus à notre cœur qu’à notre esprit : L’amour de ce qui nous est proche, l’amour des êtres et des choses, de l’être bien aimé et de la nature environnante.

 

Extrait de la soirée littéraire et musicale de l'A.R.T :            

"Les voix de la poésie, oralité et rébellion, hommage à Pablo Neruda"

 

 

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