Contes et légendes de La Réunion

 

La Réunion, fille du feu

 

Volcan

 

Il était une fois, un embryon de volcan, blotti dans le ventre de la terre, qui voulait voir le ciel.

Il n’avait aucune idée précise de ce que pouvait être le ciel mais il avait entendu un vieux volcan raconter qu’au-delà du monde obscur des entrailles de la terre il existait  une immensité d’espace dans laquelle on pouvait voir flotter des nuages, sentir la caresse du vent, entendre le chant des oiseaux.

Au fil des jours il grandit et, d’un brin de flamme, il devint un brasier incandescent. Plus il grandissait, plus il désirait quitter le ventre de la terre et plus il souhaitait connaître la consistance de l’air et l’infini du ciel.

Un beau matin, le cœur plein de joie, il sut que le temps était venu et qu’il devait se mettre en route.

Très vite les difficultés apparurent et il dut se frayer un chemin parmi un enchevêtrement de roches basaltiques qui freinaient sa progression.

Lentement il vint à bout de la croûte terrestre qui l’enveloppait puis il vit au-dessus de sa tête une étendue de matière qui lui sembla si pure et si cristalline qu’il crut que c’était le ciel. A peine eut-il le  temps de réagir qu’il sentit l’étreinte d’une force inconnue. Il avait beau lutter, la matière, quoique transparente, lui opposait une énergie colossale et semblait se nourrir de son ardeur dans un déchaînement de vapeurs blanchâtres. Il se mit à  résister et à chaque effort déployé il se sentait défaillir.

Alors qu’il se recroquevilla pour attendre la mort, il entendit une voix lointaine qui lui demandait de pousser, de pousser, de pousser encore. Il  reprit conscience et  malgré les coups de boutoir de l’Océan qui le repoussaient à l’intérieur de la terre, il pensa au ciel et se dit qu’il n’avait pas fait ce long voyage pour s'arrêter en chemin. Il redoubla d’ardeur et se mit à projeter des flots de feu accumulés au plus profond de son être. Lentement, par à-coups, l’Océan se mit à vaciller puis à céder dans un raz-de-marée sanguinolent. Soudain il émergea, la tête la première, en poussant un grand cri de douleur et de soulagement. Il ouvrit grands les yeux et vit enfin le ciel.

C’est ainsi que naquit l’île de La Réunion, d’un petit volcan qui prit naissance dans l’Océan Indien, il y a 3 millions d'années. 

 

Jean BONERE

 

 

 

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La Réunion, fille de l'eau

 

Casacade

 

Il était une fois, un couple de pailles-en-queue qui vivait heureux sur une petite île déserte.

Les jours passèrent et le couple donna  naissance à un splendide oisillon.

Pendant que la femelle veillait sur le petit, le mâle s’en allait pêcher du poisson en pleine mer pour nourrir la famille.

Un jour, alors que le père était en mer, vint un papangue. Dès que la mère le vit, elle alerta son petit et le prit sous ses ailes.

Le papangue tournoya dans le ciel, fit des cercles au-dessus du nid, se rapprochant de plus en plus.

La femelle paille-en-queue se mit à pousser des cris, le bec en avant. Elle aurait pu abandonner son nid et se sauver à tire-d’aile, mais l’amour pour son petit était plus fort que tout.

Le papangue hésita un instant, fixa de son regard perçant la femelle paille-en-queue puis fondit tout à coup sur le nid. La femelle paille-en-queue se jeta en avant pour protéger son petit de l’attaque ennemie.

Le combat fut rude mais inégal et très rapidement le papangue repris son vol, la femelle paille-en-queue gisant entre les serres.

Le papangue alla se poser au loin, dans un champ, pour se repaître de la chair tendre de sa proie.

Lorsque le paille-en-queue mâle revint, il trouva son petit seul et terrorisé. Il comprit tout de suite ce qui s’était passé.

Il l’emmena au loin et le cacha dans une cavité à flanc de montagne pour le faire grandir à l’abri des prédateurs mais il ne se consola jamais de la disparition de sa femelle.

On le vit souvent errant contre les parois des montagnes, pleurant longuement à chaudes larmes.

Du haut de la montagne, ses larmes coulaient, se frayant un chemin entre les rochers et les arbres.

C’est ainsi que naquirent les cascades de la Réunion.

 

Jean BONERE

 

 

 

 

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La Réunion, fille du vent

 

Cyclone

 

Il était une fois, une île perdue dans un vaste océan sur lequel le soleil régnait en maître. La température y était si torride que nul arbrisseau ne pouvait survivre. Seuls quelques oiseaux s’y aventuraient et reprenaient rapidement leur vol vers des contrées plus hospitalières.

Un jour, venant de l’est, un paille- en-queue entraîna  dans son sillage un vent léger qui se mit à caresser l’île de son souffle frais. Les nuages qui avaient pour habitude de passer loin dans le ciel furent attirés par la fraîcheur de l’air et décidèrent de descendre à fleur de montagnes. Grisés par l’air frais du vent léger ils se transformèrent en pluie.

Bientôt  les graines déposées par les oiseaux se mirent à germer et à devenir des forêts verdoyantes.

La nouvelle se rependit dans les pays avoisinants. Rapidement  des animaux virent y demeurer. On y vit dans le ciel des tec-tec, des bec-roses, des zoiseaux la vierge, des martins, des papangues, des moineaux, des zoiseaux béliers, des chauves-souris. Puis des tortues, des tangues et des lièvres  débarquèrent.

Le soleil, qui estimait que seul son fils le volcan pouvait avoir droit de cité sur l’île, entra dans une colère sans borne. Il décida de punir les intrus et redoubla d’intensité. Malgré ses rayons ardents les nouveaux habitants se moquaient bien de lui car ils pouvaient se mettre à l’abri sous les arbres et se rafraîchir de l’eau des cascades.

Le soleil devint encore plus rouge de colère. Il demanda au volcan de l’aider. Celui-ci se mit à vomir des laves incandescentes pour barrer la route au vent léger.

Peine perdue, les nuages restaient accrochés à flanc de montagne et le vent léger, de plus belle, les transformait en pluie.

Alors le soleil se mit à réchauffer la mer avec virulence, créant ainsi une masse de  vapeur d’eau qui, à force de s’accumuler, se mit à tournoyer et à créer une violente tempête.

Le vent léger fit un pied de nez à la tempête qui se mit à le poursuivre. Emmenée vers le Pôle Sud, la tempête fut désagrégée par le froid.

C’est ainsi que naquirent les alizés et les cyclones de l’île de La Réunion.  

 

Jean BONERE

 

 

 

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Grand-Mère Kal

 

Sorciere chat

 

Née à l'époque de l'esclavage, Grand-mère Kal a donné lieu à plusieurs interprétations. Je m’en tiendrai aux deux principales versions qui m’ont été rapportées lorsque j’étais encore enfant. Ces deux interprétations diffèrent suivant que l’on se place dans l’imaginaire des blancs ou dans celui des noirs de l’époque.

Pour les colons blancs, Grand-mère Kal était une esclave qui se serait suicidée à la suite de la mort de son fils Tikala, tué par des chasseurs de noirs-marrons. Son âme se serait alors mise à la recherche d’enfants blancs sur lesquels elle devait se venger de la mort de son fils. Les noirs-marrons ayant désobéi à leurs maîtres en se sauvant, Grand-mère Kal ne pouvait bien évidemment que voler les enfants blancs qui avaient eux aussi désobéi à leurs parents. Dès lors, cette version de Grand-mère Kal était racontée aux enfants blancs pour les effrayer lorsqu'ils n'étaient pas sages.

Pour les esclaves noirs, Grand-mère Kal était une esclavagiste blanche qui aurait tellement tué d’esclaves au travail, qu’à sa mort, bien qu’elle méritait mille fois l’Enfer, le Diable refusa de l’accueillir, par peur qu’elle lui vole sa place. Depuis, poursuivi sans cesse par les remords, elle a été condamnée à errer à travers les contrées de la Réunion et à révéler les malheurs qui risquaient de s’abattre sur la population en hurlant «Tout' ! Tout' ! ». Ainsi, pour quelques gramounes, Grand-mère Kal et Madame Desbassyns seraient une seule et même personne.

Dans les deux cas, Grand-mère Kal se déplaçait toujours avec une petite lampe dont la flamme tremblotante terrifiait ceux qui s’attardaient dans le fénoir des zones inhabitées. A minuit, Grand-mère Kal, guidée par chat'marron, commençait sa folle chevauchée sur un balai de niques-coco, à la recherche des enfants blancs désobéissants ou fuyant les gémissements de ses victimes noires, suivant le cas.

De la légende de Grand-mère Kal sont nés un jeu et une berceuse :

Dans le jeu, un participant qui a les yeux bandés tient le rôle de Grand-mère Kal. Les autres participants lui demandent : « Grand-mère Kal, quelle heure y lé ? ». Grand-mère Kal peut répondre n'importe quelle heure : une heure, deux heures, trois heures ...  Tout le temps qu'elle ne répond pas : "minuit" les autres participants au jeu ne risquent rien, mais si elle dit qu'il est minuit alors elle enlève son bandeau et court en direction des autres participants qui se mettent à déguerpir. Dès qu'elle réussit à toucher quelqu'un celui-ci devient Grand-mère Kal à sa place. Le jeu continu en boucle avec à chaque fois une nouvelle Grand-mère Kal.

En ce qui concerne la berceuse, tous les Réunionnais la connaissent : « Dodo ma minette, l'enfant de jeannette, si ma minette y dodo pas, chat'marron va souk à elle. »

 

Jean BONERE

 

 

 

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La légende du pied de letchi

 

Letchi

 

Il était une fois, au temps de l’esclavage à l’Île de La Réunion, sur le domaine d’une grande plantation de canne à sucre, vivaient plusieurs familles d’esclaves qui avaient des conditions de vie extrêmement pénibles. Même les enfants, depuis leur plus jeune âge, devaient participer au dur labeur des champs et aux autres tâches multiples imposées par le maître.

Ils étaient logés dans un calbanon, une sorte de longère rudimentaire avec des séparations, dans laquelle chaque famille ne disposait que d’une seule pièce, pas plus grande qu’un box d’écurie. De la terre battue et une couche de feuilles de canne à sucre en guise de lit. Chaque jour, une ration de maïs ou de manioc. Une paire de vêtements par an, vite transformée en guenilles tant la rigueur du travail accentuait l’usure du tissu.

Même le dimanche n’était pas de repos. Très tôt le matin, le maître avait prévu une messe pour eux dans la chapelle du domaine. Dès l’office terminé, ils devaient s’occuper de la petite parcelle de terrain située derrière le calbanon qui leur était allouée pour cultiver quelques légumes, ce qui permettait d’agrémenter leur quotidien.

Chaque fin d’année était très difficile à passer, surtout la Fête de Noël. Que de festivités pour les blancs à cette occasion ! Du cochon que l’on tuait, les esclaves n’en avaient rien : pas de boudin parfumé aux épices, pas de graton croustillant, pas de savoureux fromage de tête, pas de saucisses appétissantes ni de boucané délicieux, pas de jambon rôti à souhait, pas même les os qui étaient réservés aux chiens du maître. Pas le moindre morceau du tendre canard gavé au maïs. Pas de pâté créole à l’arôme suave. Pas d’arbre de Noël scintillant de mille feux et pas de cadeaux. Toutes ces réjouissances, ils ne les apercevaient que de loin, à travers les vitres de la véranda du maître …

Au moment où se passe notre histoire, Noël approchait. Plus précisément, c’était le dimanche précédent Noël. Je crois même que c’était un 20 décembre. Joseph, un petit esclave, de six ans à peine, regardait les préparatifs dans la grande villa. A la chapelle, ce matin même, le curé avait parlé d’un petit Jésus dont on allait fêter la naissance. Un petit Jésus qui promettait le Paradis aux bons esclaves. Le Paradis … un endroit où personne n’aurait plus faim, où personne n’aurait plus soif, où personne ne serait plus fatigué. Joseph pensait : « Pourquoi, nous les noirs, ne mangeons-nous pas à notre faim ? Pourquoi devons-nous travailler si dur ? Pourquoi n’avons-nous pas droit à un arbre de Noël tout illuminé de rouge avec plein de cadeaux ?

Le cœur gros, il s’enfuit à l’extrémité du domaine, vers la ravine où il aimait souvent aller rêver à la nuit tombée. Arrivé sur place, il se mit à genoux et leva ses yeux plein de larmes vers le ciel. Tout à coup, il entendit un bruissement qui semblait venir de la rive opposée de la ravine. Il baissa les yeux et vit en face de lui un arbre qui se couvrait de grappes de fruits rouges. Il n’avait jamais vu un arbre aussi majestueux, aussi resplendissant. Il traversa le fond de la ravine pour aller voir de plus près cette brusque apparition. Dès qu’il se trouva au pied de l’arbre, il cueillit une grappe de fruits. Il gouta un premier fruit, puis un deuxième, et un troisième. Jamais il n’avait mangé un fruit aussi bon.

L’arbre se mit à lui parler et lui dit : « A partir de ce jour, je vais me multiplier à travers l’ile, et tous les ans à Noël, j’offrirai en grande quantité mes fruits en guise de cadeaux aux nécessiteux ». Joseph repris lentement ses esprits puis se mit à courir à perdre haleine jusqu’au calbanon pour apprendre la bonne nouvelle à sa famille et aux autres esclaves du domaine.

Cette année-là, le jour de Noël, les esclaves se retrouvèrent tous au fond de la ravine autour de l’arbre couvert de fruits rouges. Ils mangèrent ses fruits à profusion et pour l’honorer, ils se mirent à jouer du bobre et du kayamb et à danser le maloya.

C’est ainsi que le letchi se répandit dans l’île et qu’il est devenu le fruit symbole de Noël à La Réunion.

 

Jean BONERE

 

La légende du flamboyant

 

Flamboyant

 

Il était une fois, au temps de l’esclavage à l’Île de La Réunion, sur le domaine d’une grande plantation de canne à sucre, vivaient deux jeunes esclaves. Songor était le fils d’un couple déraciné de Madagascar et Zélina, la fille d’un couple arraché du Mozambique. De plus, tous deux avaient été séparés de leur famille dès leur adolescence, le maitre de leurs parents les ayant vendus à un autre colon. Ils avaient des conditions de vie tellement inhumaines qu’ils décidèrent un jour de fuir la plantation et de se réfugier dans un îlet, au fin fond de la montagne.

Par une belle nuit d’été, alors que la lune s’était cachée derrière les nuages, Songor et Zélina se mirent en route après avoir pris mille précautions pour éviter les chiens de leur maitre. Lorsqu’ils eurent quitté les champs de canne à sucre, ils durent se frayer un chemin à travers une végétation extrêmement dense. Songor avait bien son sabre à canne mais pas question de l’utiliser, tout au moins au début de leur parcours, car ce serait laisser une trace aux redoutables chasseurs de noirs-marrons. Dans leurs bertels, outre le sabre à canne et quelques petits outils rudimentaires, ils avaient emporté une pierre à feu, des semences de maïs et de légumes divers, quelques boutures de manioc et d’autres plantes comestibles.  Ils marchèrent pendant huit jours et autant de nuits avant de trouver un endroit où ils semblaient être en sécurité. Ils avaient les pieds ensanglantés malgré les bandes de goni qui leur servaient de chaussures. Leurs bras, leurs jambes, leur corps et leur visage étaient couverts de plaies. Ils étaient rompus de fatigue mais ils étaient libres !

Dans un premier temps ils vécurent dans une petite grotte et ils se nourrissaient essentiellement de petits gibiers de la forêt ainsi que de poissons de la rivière qui coulait à proximité. Puis, ils construisirent une paillotte et ils défrichèrent un lopin de terre destiné à recevoir les précieuses semences et les boutures préalablement enracinées. Parmi les semences, Songor trouva une petite graine qui lui avait été donnée par son père quand il était petit et qu’il avait gardé précieusement. Il creusa un petit trou à quelques mètres de la paillotte dans lequel il la déposa, avant de la recouvrir d’un peu de terre.

Les années passèrent et des enfants naquirent. La forêt, la rivière et leur petite exploitation agricole leur fournissaient de quoi vivre dans des conditions modestes mais satisfaisantes. La petite graine précieuse avait donné naissance à bel un arbre tout verdoyant.

Au cours de la cinquième année après leur installation, alors que Songor était à la chasse, il entendit au loin un bruissement étrange. Tout en se cachant, il progressa lentement en direction du bruit. Au bout d’une dizaine de minutes, replié derrière un fourré, il vit apparaître un couple de noirs accompagné de deux enfants. Méfiant, Songor resta caché pendant quelques minutes puis il se rendit à l’évidence : C’étaient bien évidemment des esclaves en fuite comme Zélina et lui l’avaient été quelques années auparavant. Il se montra. Les arrivants eurent un haut-le-corps. Ils semblaient prêts à s’enfuir dans la direction opposée. Le sourire de Songor fit tomber la brusque pression qui les étreignait. Songor les invita à venir s’installer dans sa clairière.

Rapidement une deuxième paillotte fut construire. Songor et Zélina se sentirent plus forts.  Les années passèrent et la petite tribu se trouva bientôt forte d’une quinzaine de personnes.

Par un matin de décembre, au loin, des aboiements de chiens se firent entendre. Les chasseurs de noirs-marrons étaient là !

Songor rassembla tous les membres de la tribu, arma les adultes et les adolescents de sagaies et les emmena dans la petite caverne qui était cachée par de hautes herbes et située sur un promontoire. De là-haut, ils avaient une infime chance de pouvoir combattre avec leurs armes de jet contre des ennemis munis de fusils. Ils allaient sans doute tous mourir mais ils comptaient bien tuer un ou deux blancs pour l’honneur !

Les chasseurs de noirs-marrons, au nombre de six, entrèrent dans la clairière, prêts à tirer sur le premier noir à portée de vue. Ils s’avancèrent vers les paillottes.

Tout à coup, le petit arbre que Songor avait planté à côté de sa paillotte, qui avait bien grandi mais qui était resté jusqu’à ce jour entièrement vert, se mit à se couvrir de larmes de sang. Très rapidement, le sol fut tout couvert de rouge. Le vent se leva, l’arbre se mit à gémir et le ciel s’assombrit. Une sagaie, lancé par Songor se planta devant les pieds de celui qui semblait être le chef des hommes blancs. Ces derniers furent pris de frayeur. Le chef s’écria : « C’est de la sorcellerie, le diable est avec eux, fuyons !». Sur ces paroles, ils rebroussèrent chemin.

Les noirs-marrons attendirent un bon moment avant redescendre dans la clairière. Ce soir-là, ils se retrouvèrent tous autour de l’arbre flamboyant, sur un manteau de pétales rouge sang. En l’honneur de leur sauveur, ils se mirent à jouer du bobre et du kayamb et à danser le maloya.

C’est ainsi que naquit le premier flamboyant de l’île. Depuis, cet arbre est devenu un symbole de La Réunion, car le sang des blancs, celui des noirs et le sang mêlé des races qui la composent ont tous la même couleur, celle de ses pétales.

 

Jean BONERE